SEMAINE 5 : Adelaide, retour à la civilisation!

Mercredi 4 Décembre
On va finir par vivre dans le bus...

On quitte Alice pour Adélaïde ! On devrait arriver demain matin, après 20 petites heures de mots fléchés et de traversée du désert ! 
Le bus est plein. 
Les gens ne sentent pas bon. 
La clim souffle à fond pour qu'on aie bien bien froid. 
Et le chauffeur décide de ne pas faire de pause. 
Non, rendons lui justice. On traverse le désert. Il n'y a juste rien ni nulle part ou faire des pauses...

Seul et unique arrêt à Coober Pedy, un village « connu » enfin encore une fois tout est relatif pour ses mines d'opale. 
Au micro, le chauffeur nous indique « Rendez vous à 20h30 », il est 19h, c'est top : on va avoir le temps de manger, de découvrir les merveilles de cet endroit fabuleux et surpeuplé (indice : cette phrase comporte des passages ironiques).

Oui mais non. À 19h30, Tim et Mika, un couple de hollandais qui font le même périple que nous depuis Darwin, nous cherchent, affolés. Ah, bah oui, on a changé d'Etat, on a changé d'heure. Mais c'était pas une info assez passionnante pour que le conducteur du bus nous prévienne... Il a cru qu'on avait le wifi ici ou quoi ??... 

Jeudi 5 Décembre
Alice Springs 42°C. Adélaïde 13°C.

Arrivée à Adélaide vers 7h du matin, après une très courte nuit – oui, le bus ne s'arrête pas dans la journée, par contre dès qu'on tente de dormir, il fait une pause toutes les heures. Du coup, notre horloge interne bug un max - on quitte Tim et Mika autour d'un petit-dej caféiné.

En descendant du bus, on a perdu 30°C ... et, bien sûr, on est toujours en tongs et en microshort. GLAGLA.
Malgré tout, pas de repos pour les guerrières que nous sommes. On enfile un jean et hop : on se lance à l'assaut d'Adélaïde. Une très jolie ville, la première d'Australie fondée, non par des bagnards et des prisonniers, mais par des colons volontaires et bien élevés. Ils en sont fiers, ils le répètent tout le temps. Alors moi je vous le répète aussi !

On commence par le marché de la ville, réputé pour ses fromages (un régal!) et ses étals de nourriture de tous les pays. Après avoir grignoté à tous les étals, on continue notre balade dans la rue commerçante, Rundle Mall, qui résonne de chants de saison « Last Christmas I gave you my heart »... et on finit, lessivées, par le Botanic Garden.

Vraiment très différente des villes qu'on a vues jusque là, moderne, fière de son histoire et de son architecture, pleine de petits restos et pubs où des musiciens se produisent chaque jour. Avec Lulu on est d'accord pour dire qu'Adélaïde serait certainement une des villes les plus agréables à vivre au quotidien. 

Vendredi 6 Décembre
Journée Culture ! 

On découvre les musées d'Adélaïde. Et si le « musée d'Australie du sud », avec ses expos sur les baleines, les mammifères, le kraken de 12 mètres de long, et ses explications très complètes sur les aborigènes du sud de l'Australie, nous apprend beaucoup et nous amuse (on peut toucher les formes d'animaux sur les murs, mettre sa tête dans le bocal des poissons, ...) en revanche la « Galerie d'art de l'Australie du sud » est à éviter... 
Les tableaux australiens de la fin du 19e (l'époque des impressionnistes chez nous, pour contextualiser), sont en général des portraits de notables, assez grossiers (les portraits, pas les notables), avec des traits un peu disproportionnés... enfin, il nous semble bizarre que de tels tableaux atterrissent dans un musée. Ils auraient plus leur place dans le couloir d'une grosse maison grouillante des arrières-petites enfants desdits notables.
D'autant que les peintures sont agglutinées sur les murs, pas d'espace perdu ici ! Du sol au plafond, par rang de 6, les tableaux sont alignés. Malozieu. 
Ne parlons pas de la sculpture : un vrai cheval déchiré et recousu est pendu par les pattes, à côté d'un Rodin. N'en parlons pas donc.

On retourne au Botanic Garden qui nous a bien plu (bon et aussi parce qu'il y avait un centre du vin international avec une expo normalement ludique, mais fermée pour rénovations en ce moment...). On va ce soir découvrir la culture culinaire de cet endroit ! Le Schnitzel : escalope panée, frites. Hummmm. C'est plutôt très bon mais après l'avoir attendue 50 minutes, n'importe quel plat nous ravirait. Un Polonais à côté de nous à l'air tellement triste d'attendre son assiette aussi longtemps qu'on finit par sympathiser. Nazdroviev.

 Samedi 7 Décembre
30 millions d'amis.

Cap sur Kangaroo Island !

Le nom nous fait rêver et quand le bus vient nous chercher à 6h30 devant notre auberge de jeunesse, on imagine une île sauvage, pleine d'animaux en tous genres. Hé ben c'est tout à fait ça... Plus les quelques centaines de touristes qui viennent passer leurs vacances dans le coin. 
Une journée, pour tout voir, c'est bien court. Après le lever de soleil sur la campagne d'Adelaide, lulu profite de la traversée en ferry pour attaquer son 3e café du matin. Encore une journée dans le bus, qui nous dépose d'abord sur la plage pour faire un coucou aux lions de mer. Sans vraiment écouter les commentaires de la guide on les bombarde de photos ces pauvres bêtes. Ils ont l'air d'avoir une vie difficile : sieste sur la plage. Baignade. Sieste sur la plage. Bagarre. Baignade. Sieste...

Deuxième arrêt de la journée : la balade des koalas. Perchés tout en haut des eucalyptus, ils roupillent ou grignotent des feuilles sous nos yeux ébahis et, encore une fois, le crépitement des appareils photos.
Ils dorment 20h par jour nous dit-on, non parce qu'ils sont fainéants mais parce qu'il n'y a pas assez de calories dans les feuilles d'eucalyptus. Elles n'ont donc pas d'énergie ces grosses peluches. C'est tout de même très, très mignon comme animal, et c'est assez chouette de les voir dans la nature, enfin dans un zoo de la taille d'une île. 
La suite de la visite se fait en Bretagne : Cape du Couedic ! Et oui, les rares explorateurs français ont laissé des traces de leur passage et ont eu le droit de nommer le joli phare de Kangaroo Island.

On nous dépose ensuite aux Remarkable Rocks, les Rochers Remarquables, qu'on ne peut en effet que remarquer. Sur une falaise au-dessus de l'océan, des énormes pierres avec des formes toutes plus bizarres les unes que les autres... 
Sur le ferry du retour, on cherche les dauphins et on admire le coucher de soleil sur l'île. On a dit qu'on vous dirait qu'on a vu des dauphins. Alors on a vu des dauphins.
Le retour en ville se fait tard. Tellement tard qu'on en oublie notre sac de courses dans le bus. ZUT.

Dimanche 8 Décembre
Allez viens boire un p'tit coup à la maison.

A l'assaut des vignobles australiens. 
Aujourd'hui on visite la Barossa Valley : et hop, 4 vignobles en une journée ! 
La campagne autour d'Adelaide est très jolie, et notre guide, Scott, nous fait faire un arrêt café dans une ferme à Kangourou qui fait aussi fabrique de jouets en bois. Pendant que les autres se recaféinent, moi, j'entre dans la ferme et me retrouve entourée d'une dizaine de kangourous et wallabies persuadés que je viens les nourrir. Désolée les gars. 

Les choses sérieuses commencent : on attaque avec la spécialité du coin, le shiraz. Un peu acide, et surtout très très différent de tout ce qu'on connaît, on est pas fan du tout. Au long de la journée, les dégustations se succèdent et se ressemblent. Shiraz, riesling, porto, rien ne nous séduit vraiment, surtout pas leur rouge pétillant, dont ils sont pourtant assez fiers. 
Malgré les cadres très différents des 4 vignobles, une grosse entreprise moderne et un peu industrielle, une petite et sombre maisonnette familiale, une cave pleine de fûts, et une autre cave pleine de marchandises, on ne goûte rien de renversant. 
Beaucoup de tests et peu de visites explicatives, on ne sait pas comment leurs vins sont fabriqués, mais à force de les boire, de toute façon on ne les reconnaît plus très bien. En fait, les goûts sont tellement différents de ce qu'on connait qu'il nous est difficile de savoir si c'est bon ou pas. Mais on n'aime pas trop trop.

Pour le déjeuner, Scott nous prépare un barbec. Au menu : kangourou ! C'est délicieux mais on est un peu triste de manger ces bêtes mignonnes...

4 vignobles en une journée, sans recracher évidemment, c'est beaucoup ! Dur, dur de resister au sommeil dans le bus du retour. Impression de sortir d'un repas de famille...
Arrivés à Adelaide, nos compagnons d'une journée ne veulent plus descendre du bus. Et hop, on remet ça. Lucy une anglaise déjantée et ses amis australiens, Nathan et Angus, proposent de se retrouver, avec le guide, Scott, et un couple de Melbourne, Tara et Brad, autour d'une bière, parce qu'on "ne peut pas partir d'Adelaide sans avoir goûté la bière locale..." Sans trop savoir comment, on se retrouve à Glenelg, la plage d'Adélaide, à danser dans des bars assez peu animés. A minuit : dodo ! 

Lundi 9 Décembre
En mode Bikers

A Adelaide, il y a un système de location de vélo à la journée complètement gratuit ! On en profite pour retourner à Glenelg, cette fois-ci de jour. Sur le chemin, on décide de faire un détour petit-déj pour goûter les fameuses tartes (pies) du Café de Vili's, apparemment réputées. On se perd presque dans une zone industrielle, en travaux, pas vraiment prévue pour les vélos, ni les piétons d'ailleurs. Bon, bah on a du se tromper, il faudrait être fou pour mettre un resto, qui plus est renommé, dans le coin. 

Aaaaah donc les propriétaires sont fous. Car on l'a trouvé. Au bout d'une rue en travaux, plein de monde et ouvert 24/24... chouette ! Et en effet, les tartes sont bonnes. 

A Glenelg, malheureusement, on a trop froid pour s'attarder vraiment. On longe la plage désertée, en croisant seulement quelques pêcheurs et kite-surfeurs qui eux s'éclatent dans le vent. Tandis que nous, on se prend tout le sable d'Henley Beach dans les yeux.

On retourne en ville dans l'après-midi et sous le soleil, en longeant la rivière, le long de laquelle la mairie a jugé bon de mettre des « décorations » de Noël : des personnages de Disney côtoient le Père Noël et les rois mages de la crèche dans un décor plutôt kitsch. Mignon.

Après une dernière petite balade dans la ville, on s'arrête chez Peter Pan's, notre agence de voyage favorite, pour surfer sur internet. Le monsieur derrière le comptoir nous prend en pitié, nous et notre manque de sucreries en période de Noël. Il nous dresse une liste de gâteaux typiquement australiens à tester : Tim Tam's, Pavlova, Lemington... On salive. 

Mardi 10 Décembre
Great Ocean Road.

De très bonne heure, on quitte notre auberge de jeunesse, pour aller escalader des montagnes ! Nous allons passer 3 jours dans un petit bus (oui, encore) de 20 personnes, avec un guide, Leith, complètement allumé. 
A 8h il en est à son 4ème café, et c'est pas fini.

Le but, c'est de relier Adelaide à Melbourne, en passant par des coins sympa. Et au programme du premier jour : les Grampians Mountains ! On doit grimper jusqu'au sommet. Si avec Lulu on le fait en chantant, la roumaine de notre groupe, qui a choisi de grimper en Crocs, ne s'en sort pas aussi facilement. M'enfin, à part ça, le groupe,composé en grande partie de Suisses Allemands, est plutôt de bonne humeur.

On reprend la route, dans notre minibus, où les carottes et les pommes sont à volonté TRUE STORY, pour apercevoir des kangourous et des wallabies. Cette nuit, on dort dans un chalet dans la montagne, après avoir préparé le repas tous ensemble.